J’ai assisté la semaine dernière à un « Phosphore » , les conférences interactives mensuelles organisées chez International Mozaïk, sur un sujet très intéressant: « Crise aiguë et approche paradoxale. »
L’objectif de la soirée était de comprendre comment un coach pouvait accompagner une personne ou une organisation en situation de crise aiguë.
Dans un contexte collectif, une crise aiguë peut-être, par exemple, une perte de direction ou de valeurs des collaborateurs lors d’une fusion ou une acquisition.
Dans un contexte individuel, une crise aiguë peut avoir des causes personnelles ou professionnelles: un deuil, une mise au placard, un burn-out, etc…
J’aimerai me concentrer sur un thème qui m’intéresse: le burn-out.
Le burn-out
Le burn-out est différent de la dépression et est classé comme risque psychosocial. Il est aussi appelé le « syndrome d’épuisement professionnel« .
Premier signe avant-coureur: Un investissement professionnel excessif
Le burn-out apparaît généralement chez des personnes présentant un surinvestissement mental prolongé dans leur vie professionnelle.
Ce surinvestissement peut être lié à deux types de facteurs:
– le facteur organisationnel quand l’entreprise demande trop de ses collaborateurs (investissement excessif)
– le facteur personnel quand la personne elle-même se surinvestit dans sa vie professionnelle par manque de vie sociale ou d’intérêts autres que professionnels ou pour se désengager de responsabilités familiales lourdes (investissement compulsif)
Comment l’identifier?
Une personne vivant un burn-out peut montrer les 3 caractéristiques suivantes: – Un épuisement émotionnel: Incapacité à travailler, à prendre du recul, etc…
– Une dépersonnalisation: Perte de valeurs, compromis non écologiques pour elle…
– Une dégradation de la confiance en soi: Sentiment d’incompétence, d’illégitimité, etc…
Quels sont les déclencheurs?
– Un stress permanent pendant une trop longue période
– Un sentiment d’impuissance et de manque de contrôle sur ses activités professionnelles
– Un décalage trop important entre son investissement professionnel, effort fourni et résultats obtenus, et sa perception de la reconnaissance renvoyée par l’entreprise
– Des événements « traumatisants » professionnels ou personnels
Les différentes étapes
– Les alarmes: les problèmes de santé psychosomatiques tels que le mal au dos, les problèmes dermatologiques ou gastriques, etc…
– La résistance: les alarmes disparaissent et la personne lutte
– La rupture: « le pétage de plomb », la résignation, toute réaction exacerbée et inhabituelle pour cette personne dans un contexte professionnel
– Le burn-out: épuisement émotionnel menant à une incapacité à travailler
Est-ce reconnu?
De nombreux professionnels des RH et des mondes de la santé et de la psychologie travaillent en ce moment sur une meilleure compréhension de cette maladie et sur la prévention (en développant des tests pour identifier des investissements excessifs par exemple).
Ils demandent aussi à ce que cette maladie soit reconnue comme maladie du travail.
Dans la majorité des cas, une personne en burn-out aura besoin d’un suivi médical et psychologique avant de pouvoir réintégrer une activité professionnelle.
Comment le coaching peut-il aider?
Quand une personne est en burn-out, elle perd plusieurs repères:
– Elle est déconnectée de ses compétences, de son expérience professionnelle. Elle ne connaît plus ses points forts et il sera encore plus dur pour elle de revenir en poste ou de passer des entretiens
– Sa carrière n’a plus de sens, plus de direction. Elle ne comprend pas ce qui s’est passé et ne peut plus se projeter dans le futur.
Un coaching individuel pourra l’aider à se réapproprier ses compétences et ses expériences, à se reconnecter à ses propres ressources, à se retrouver elle-même, à se projeter dans le futur sur le court et long terme et à travailler sur un meilleur équilibre professionnel/personnel.
Je concluerai par cette très belle citation de Françoise Kourilsky, entendue au « Phosphore »:
Les échecs abritent les graines de nos réussites futures